Le procès des quatre activistes antispécistes prévu le jeudi 2 mai dernier au Palais de Justice de Lille a été reporté au 14 novembre 2019 après de brefs échanges entre la magistrate, les avocat.e.s de la partie civile, celleux de la défense et le procureur.
Ces quatre personnes sont mises en cause pour plusieurs cas de dégradation sur des vitrines de commerces spécistes, mais aussi pour avoir refusé de livrer les codes d’accès de leurs téléphones lors de leurs gardes à vues respectives. Enfin, un dossier datant de 2017 concernant des dégradations superficielles effectuées avec du faux-sang, a été ajouté quelques jours avant l’audience. Les personnes présentes n’étaient pas toutes mises en cause pour les mêmes évènements ni pour les mêmes motifs. Elles attendaient donc des procédures individuelles spécifiques selon leurs cas.
L’avocat de la partie civile a immédiatement demandé une jonction des procédures, afin d’avoir une « visée plus générale ». La même demande a ensuite été formulée par le procureur, selon lequel « un traitement unifié s’impose ». Cet objectif traduit une volonté de confondre un groupe entier en l’assimilant à une forme de délinquance organisée. Malgré les demandes des avocat.e.s de la défense de maintenir l’audience, excepté pour le dossier « faux-sang », celle-ci a été une troisième fois reportée. L’audience du 14 novembre aura donc lieu plus d’un an après les gardes à vue. Les différents contrôles judiciaires ont néanmoins été levés.
Les journalistes étaient présent.e.s à la sortie de la salle, filmant sans consentement les personnes prévenues et leurs soutiens. Etre coincé.e.s entre magistrat.e.s et policiers dans la salle, soit entre justice et police, avant d’être piégées par les journalistes, illustre les alliances et les rapports de pouvoirs qui s’opposent aux mouvements sociaux. Les médias sont des instruments du pouvoir et des idéologies dominantes, ne l’oublions pas.