Lille – Le procès du 14 décembre concernant deux activistes antispécistes reporté au 2 mai 2019.
Le procès des deux activistes soupçonné.e.s d’avoir commis des « dégradations volontaires en réunion » sur plusieurs commerces spécistes à Lille (une boucherie, une poissonnerie et un restaurant) a été reporté au 2 mai 2019. Le juge a annoncé la décision vendredi dernier alors que les activistes et les camarades présent.e.s attendaient l’audience initialement prévue ce jour là. L’audience du 2 mai 2019 sera collégiale, c’est à dire qu’il n’y aura pas un juge unique mais trois juges présent.e.s. La collégialité permet de consacrer plus de temps à une affaire jugée « sensible ». Cette décision représenterait une chance de mieux se défendre d’après l’avocate d’une activiste inculpée dans la mesure où le temps de parole accordé autorise une certaine politisation des discours. Le report, ainsi que la modification de la forme du procès, démontrent l’attention portée par la justice à l’action directe antispéciste. Ces décisions ont été prises parce que l’antispécisme est une lutte politique menaçant un ordre établi. Si l’ampleur de la répression risque d’être à la mesure de cette prise de conscience, cet événement nous prouve l’efficacité des stratégies offensives à mener envers l’injustice sociale. Le contrôle judiciaire des deux inculpé.e.s n’a pas été levé par le report du procès. Le contrôle judiciaire, utilisé comme moyen de contrôle des corps, empêche ces deux personnes de se voir, d’être dans l’espace public la nuit et les contraint à trouver un travail pour les faire entrer dans les normes sociales. La surveillance policière ajoutée aux mesures des contrôles judiciaires rendent pénible le quotidien de ces personnes. Continuons à développer la solidarité en leur témoignant notre soutien.
Un nombre important de journalistes était présent au Palais de Justice pour interroger des activistes venu.e.s en soutien aux inculpé.e.s. Le CSAA déplore la médiocrité des questions posées qui se concentraient sur des éléments personnels dans le but de dresser des « portraits de véganes » complètement dépolitisant. Les journalistes cherchent à écrire du sensationnel en romantisant ou en ridiculisant la pratique de l’action directe. Certain.e.s n’ont même pas eu la décence d’enlever leurs cols de fourrure avant d’interroger les allié.e.s des autres animaux. D’autres ont même osé venir alors qu’iels avaient déjà trahi des activistes en diffusant des images sans consentement.